samedi 10 septembre 2011

Synopsis

En 2010, la France a peur ! Peur pour sa retraite, son climat qui se détraque, ses dettes qu’il faut rembourser… et au-delà de ses peurs quotidiennes, elle a peur du terrorisme ! Le terroriste masqué d’un foulard, une kalachnikov à la main, parlant une langue orientale, le privant depuis des années de son glorieux Paris-Dakar et de sa chère envie de désert brûlant. Le rallye mythique, spoliée du désert africain, à cause d’un seul pays, un véritable nid à terroristes : La Mauritanie. Les médias en ont parlé, ils ont dit qu’ils étaient là-bas. Qui remettrait en doute cette vision des choses ?
En cette période de vacances de Noël, Xavier Van der Stappen décide de partir à la recherche de ces fameux terroristes. A dos de dromadaire, à pied, en bateau, en char à voile, en tout-terrain… il va arpenter le pays, questionner les Maures et les touristes perdus dans le désert en quête d’eux-mêmes afin de découvrir cette fameuse vérité tant martelée par les médias.

Lancé dans une recherche totalement décalée et humoristique, Xavier découvrira l’effroyable vérité : loin de l’image négative brossée par les médias, ce pays reste à découvrir. 

lundi 22 août 2011

traversée de la Mauritanie en prototype électrique, 2009



Un désert vivant
De la piste qui relie le parc du Djawling à la route goudronnée, il reste 140 kilomètres à parcourir. Il est 16 heures et la lumière est superbe. Du fleuve Sénégal à la capitale Nouakchott, les belles dunes blondes se succèdent. Le désert est habité. Partout, à perte de vue, des tentes de nomades, des « hangars » servant de lieu de campement et des petites boutiques plantées dans le sable. Les dunes vives envahissent le goudron. Des murs de sable rappellent que le vent emporte du désert le sable nécessaire à la formation d’un cordon dunaire, indispensables à contenir l’océan Atlantique.
Le voyage est très confortable. Des kilomètres d’une route droite et peu accidentée. C’est la route des records, avec une moyenne horaire de plus de quarante kilomètres pour près de deux cents kilomètres parcourus par jour. Les pointes de plus de 60 km/h sont nombreuses. Un léger vent de face n’influence que très peu la progression. Des habitants partout. Et puis, à chaque arrêt, des curieux discrets et polis qui posent des questions intéressantes sur l’engin, son autonomie, son prix, les éventuelles adaptations à apporter pour une utilisation éventuelle dans le sable.
Il est passé 21 heures, lorsque le VEAH entre dans Nouakchott.
Cela va trop vite, bien trop vite mais c’est le principe de la démarche : réduire les distances à l’aide d’engins simples et légers. Montrer que l’on peut faire de longues distances avec peu de moyens : un véhicule de 40 kg, quelques batteries au lithium et une assistance humaine.

Dans les villes africaines, la circulation n’est pas plus dangereuse qu’à Bruxelles ou Paris. Il me semble que les gens sont moins égoïstes ici. Plus ouvert sur ce qui les entoure, plus spontanément curieux dans le respect de l’autre, avec un brin d’empathie qui les rend humains et vivants à leur façon.
Il est vrai que pour certaines raisons (annulation du Paris-Dakar officiel, meurtre de quatre touristes), la Mauritanie possède une image écornée. Bien sûr, il ne s’agit pas d’un paradis terrestre, mais je déplore sincèrement cette image négative car j’estime que les Mauritaniens sont d’une correction qui devient d’une rareté évidente sous nos latitudes. À nouveau, j’apprécie, les longs échanges autour d’un thé avec des hommes sortis du désert. Nous débattons du futur, d’un monde sans pétrole avec un bon sens et un recul également devenu rare dans mon pays. Mon pays, là où les gens sont pressés au point d’en oublier de vivre, simplement de vivre et de jouir de plaisirs simples. Mon pays, où le confort personnel passe avant la santé de tous, avant les impacts environnementaux dus à l’activité humaine. Mon pays enfin où les gens vivent dans l’opulence et le confort sans le savoir, sans se rendre compte qu’ils consomment les ressources, sans tenir compte de l’hypothèque d’un avenir pour l’humanité. Je crains que seul un accident important ne puisse hisser les consciences à plus de réalisme. Nous disposons des moyens techniques, mais nous manquons singulièrement de pragmatisme et d’optimisme.

mercredi 17 août 2011

Retour en Mauritanie en kart à voile, 2009



Retour en Mauritanie
Le Colonel Kadhafi de Libye, escorté par 3500 personnes, arrive à Nouakchott pour la fête musulmane du Mouloud qui commémore la naissance du prophète. La ville est en effervescence. Des distributions de nourriture ont été annoncées autour du stade où devrait se tenir la prière commune. Des autobus sont venus par dizaines de toutes les régions. Sur le pare-brise, un portrait de Kadhafi et un autre du président de la Mauritanie, arrivé au pouvoir à la suite d’un coup d’état récent. Le président est donc en quête de reconnaissance face aux réticences des pays occidentaux à valider sa légitimité institutionnelle.
260 kilomètres au nord de la capitale, je retrouve Arthoun du village de pêcheurs imraghen d’Erkeiss situé dans le parc du Banc d’Arguin. Devant la carte détaillée, nous traçons l’itinéraire utile à parcourir le lendemain en kart à voile. Un néon alimenté par un panneau solaire éclaire la veillée qui se tient dans le salon maure, à demi couché sur les tapis, à l’abri du vent de sable.



330 kilomètres de plages sans escale !
La nature est généreuse ce matin. Le vent souffle dans le bon sens. Un bon vent de travers qui autorise les performances car si le vent est gratuit il n’est pas garanti !
Durant la première heure, ce sont plus de quarante kilomètres avalés à une moyenne de 48,5 km/h et des pointes de vitesse dépassant les 60 km/h.
Le lieu est superbe. Il s’agit d’une plaine au sol durci par l’eau de mer, appelée « sebkha ».
Ensuite la zone utile se limite à une bande de sable dur qui longe la Baie de Saint-Jean jusqu’à Mamghar. Au total, en un jour, ce sont plus de 120 km avalés, assis confortablement au volant du Blokart, la voile bien bordée.




Entre mer et désert, le parc national du Banc d’Arguin
Au poste de Mamghar, au sud du parc du Banc d’Arguin, je retrouve le chef de poste, surveillant du parc. Nous avions passé le Nouvel An ensemble, fin 2005. Après les salutations, j’insiste pour qu’il essaie l’engin « à vent ». Il monte dans le kart à voile et parcourt quelques centaines de mètres. Il semble ravi de découvrir qu’il existe d’autres moyens de transport que les lourds tout-terrains qui sillonnent habituellement les pistes du parc.
Ici, les énergies renouvelables adoptées sont devenues indispensables à l’activité du parc !
La station de Mamghar est équipée d’une éolienne très performante qui alimente toute la base vie (radio HF, éclairage, télévision, ordinateurs, appareils personnels tels que résistances, portables, stéréos…). Le radar surveillant la façade maritime du parc fonctionne à l’aide de panneaux photovoltaïques. Le radar permet d’arraisonner de nombreuses pirogues et bateaux qui braconnent dans les eaux très riches du parc. Ceci constitue une rentrée d’argent non négligeable sous forme de lourdes amendes. 180 kilomètres de linéaire côtier dépendent de trois radars de surveillance. La conservation des ressources halieutiques est à ce prix.

Après une nuit froide passée sous tente, à l’abri d’une grande dune, il faut attendre la marée basse pour reprendre le voyage. Elle est annoncée pour 15 heures. À 11 heures, je tente un départ. Le sable dur occupe à peine trois mètres de plages. Le vent faible pousse dans la voile pour une vitesse inférieure à 15 km/h. À 13 heures, le vent se lève à la faveur de la renverse enclenchée par la marée qui débute son retrait. Des pointes de vitesse de 70 km/h sont enregistrées au Gps embarqué. Pour un engin d’une trentaine de kilos, ce n’est pas si mal !
La journée s’achève au port de pêche de Nouakchott, à deux jours du point de départ et à 237 km du point de départ. Des centaines de personnes vêtues de leur plus beaux boubous déambulent sur la plage à l’occasion de la fête religieuse.




Mercredi 11 mars, quelque part sur la côte mauritanienne.
Il est 20 heures, le soleil se couche et le vent faibli. Le temps est venu de s’arrêter pour la nuit d’autant que la mer ronge la plage.
Depuis 16 heures, ce sont 60 kilomètres de plage parcourus à une vitesse relativement faible.
La dernière heure, la moyenne était d’à peine trente kilomètres à l’heure. On s’habitue aux grandes vitesses !

Le véhicule suiveur tente une sortie de plage vers les dunes pour échapper aux vagues. Il se fige, le châssis reposant sur le sable mou. Il faut le dégager, pousser, enclencher le crabotin, placer quantité de branches sous les roues, construire une digue pour éviter que l’eau de mer ne le fige dans le sable. Plus d’une tonne de métal gît sur la plage à deux doigts d’être définitivement bloqué par les déferlantes. Le kart à voile, lui est bien au sec, à bonne distance de la plage. Il ne pèse qu’une trentaine de kilos… En terme de mobilité, je pense qu’on peut envisager un autre futur à ces chaudières mal réglées que sont les automobiles lourdes, polluantes, chères et peu pratiques au final.



Il est deux heures du matin, le véhicule d’accompagnement vient d’être dégagé après six heures d’angoisse, de pelletage et d’acharnement. Il rebrousse chemin en direction du pk 28 (28 kilomètres au sud de Nouakchott) et rejoindra la plage plus au sud. Le kart à voile, fringant, la voile frémissante au vent, est prêt à prendre la plage jusqu’à Saint-Louis puis Dakar. 

à travers la Mauritanie en kart à voile, 2009



Un thé sur la dune
Je retrouve au campement d’Arkeiss , mon ami Arthoun, chef de village et propriétaire de 3 voiliers de pêche. Trois ans plus tard, le voilà père de deux enfants.
Au volant de son Land Cruiser, 6 cylindres de 2,4 litres, il rejoint le goudron à plus de cent à l’heure sur le sable. Il me dit consommer jusqu’à 25 litres au-delà de 100 km/h. Avec son pick-up, il transporte jusqu’à trois tonnes de poissons jusqu’à Nouakchott distante de 260 km ! Depuis la construction de la route goudronnée, les tout-terrains ne passent plus par la plage à marée basse. Si le prix du carburant augmente, comment les pêcheurs feront-ils pour écouler leurs poissons ?
Autrefois, les femmes transformaient le produit de la pêche et effectuaient une plus-value de 400%. Elles produisaient de l’huile de tête de poisson, de la poutargue et de la farine de poisson destinée au marché continental. Aujourd’hui, les poissons frais se vendent à la criée de Nouakchott pour bien moins que ce qu’ils pourraient rapporter.

A la force du vent, entre la mer et le désert
Le 18 février, 8 heures du matin. Le vent forci. Il se transforme en vent de sable. La surface du sol est masquée par un voile presque opaque de sable en mouvement. La sebhra en bord de mer, s’étend entre deux campements de pêcheurs du Cap Tafarit à la péninsule d’Iwick, soit une trentaine de kilomètre de sol dur et plan. Le kart à voile file. Le vent régulier pousse dans la voile. Sur l’écran du GPS s’affiche les pointes : 47 km/h en début de galop, 52 en pointe, et puis, sur presque 500 mètres, une vitesse de plus de soixante kilomètres à l’heure. L’équilibre devient précaire mais, quelle sensation de filer à ras de terre à bord d’un si petit engin d’une trentaine de kilos !

Dakar no OIL
La descente en kart à voile de Mauritanie à Dakar est ajournée de 2 semaines et se fera en mars. Si le vent est bien présent, un changement de caméraman s’impose après trois semaines de voyage depuis l’Europe. Pour l’heure, le but est de rejoindre la Guinée-Bissau à bord du kayak. Ensuite, ce sera le retour de Dakar vers l’Europe à l’aide du VEAH (véhicule électrique à assistance humaine). (www.parisdakarnooil.org).

Xavier Van der Stappen. Nouakchott, Mauritanie, le 19 février 2009

Impressions de navigations en Mauritanie

Premier bruit de passage d’avion dans le ciel après trois semaines. Les chiens hurlent à la mort. Débuter la traversée vers Awguej avec un fort vent de face passant en suite de côté dans les vasières.
Traversée de la Baie de Saint-Jean en 2 heures et demie à travers de nombreux courants contraires bien visibles.
Je me souviens de la formule d’un voyageur arabe : « les rivières qui s’écoulent dans la mer. »


Relâche sur l’île d’Arguin. Je pense partir demain matin. Il fait très chaud sur ce caillou. 27,5 C° sous la tente. Manger un plat de riz au poisson bien gras. Tout le monde est parti faire la sieste, l’horizon danse dans l’air surchauffé. Le seul bateau à moteur revient lentement, lentement. Filmé le retour d’une lanche de la pêche. Ahmed Ould Muslim passe la soirée à faire du thé. Un, deux, trois verres du liquide sirupeux et épais. Le froid tombe, cinglant.


Port de pêche de l'île d'Agadir. Le vent est faible. Personne sur la plage avant 9 heures. Une lanche traverse lentement l’horizon. Nous avons été présentés, en procession, le kayak à Mbarak, la chef de village de la tribu des Barikala.


Ici, il n’est pas nécessaire d’aller visiter les îles pour observer de près les grands oiseaux marins. Croisé Abderaman Ould Chevif dit Nono, mareyeur rencontré àTessot qui vient superviser la réparation de deux de ses lanches. Un de ces actifs qui ont su tirer parti de leur identité comme de la spécificité du Banc d’Arguin. Un de ces hommes d’avenir pour la communauté Imraguen.

Première découverte de la Mauritanie 2004-2005

Longer les côtes mauritaniennes à la découverte du littoral et des rares villages qui émaillent la côte. C'est avec quelques appréhensions et de lourds clichés en tête que cette navigation débute. 
A bord d'un kayak de mer, Xavier rencontre les Imraghen du Banc d'Arguin.
www.kayakafrika.org
 Le livre "Mauritanie" dans la série "Peuples des côtes africaines" édité en 2005 relate la navigation mais surtout les nombreuses rencontres effectuées et la description des villages côtiers et de la culture des Imraghen.

mardi 16 août 2011